La construction actuelle d’un nouvel hôpital sur le territoire, mais aussi la récente fusion entre les centres hospitaliers d’Aix-les-Bains et Chambé- ry, ouvre une réflexion autour de la mémoire des usages et des pratiques liées au lieu. C’est dans cette optique que le centre hospitalier propose chaque année, à un artiste, un temps de résidence photographique orienté vers la mémoire. En 2017, la mission culture a souhaité proposer à l’artiste Georges Rousse un temps de résidence et d’immersion pour la réalisation d’une oeuvre au sein du bâtiment Jacques Dorstter du centre hospitalier avant sa démolition.
De photographe amateur, Georges Rousse devient photographe professionnel et finit par se consacrer activement et uniquement à sa pratique artistique. Et c’est des 1980 qu’apparaissent les premiers personnages qu’il peint sur les vieux murs.
Les lieux que privilégie Georges Rousse sont principalement des bâtiments hors du temps, voués à être transformés ou à disparaître. Il attache une importance primordiale à l’ambiance dégagée par le lieu car c’est véritablement une rencontre qui s’opère à chaque fois!
Georges Rousse visite les bâtiments afin de repérer l’endroit idéal pour son intervention. En tenant compte de nombreux critères attachés au lieu choisi comme l’architecture, l’espace, la lumière, il élabore un projet sur mesure.
Vient ensuite la phase de réalisation proprement dite : Georges Rousse prends alors possession du lieu pour quelques jours. Un travail d’équipe commence : des assistants l’aident à fixer sur les murs du lieu les points de repère correspondant au projet qu’il a imaginé. S’en suit le travail de peintre proprement dit : que ce soit une réalisation monochrome ou une composition de plusieurs couleurs, c’est une surface incroyable, allant du sol au plafond, qui va être recouverte de peinture !
Ce travail achevé, Georges Rousse photographie sa réalisation colorée en un point précis et unique, afin que l’illusion qui s’en dégage soit la plus parfaite possible. La photographie va fixer cette image virtuelle. Et c’est là toute la virtuosité du travail de Georges Rousse qui nous projette instantanément face à cette photographie dans une autre dimension. On passe d’un monde en relief à un monde étonnement plat, passage bien difficile à analyser par notre regard, tant notre perception perd ses repères habituels.
Le travail de Georges Rousse opère donc à la limite de la peinture, de l’architecture, de la sculpture, de l’installation, de la photographie…et de l’illusion.
Résidence
•23 janv. — 5 févr. 2017
Chambéry, Dr Madeleine Brès, Hall